Extinction Rebellion Mont-Blanc tente de faire irruption en maillot de bain lors de la coupe du monde de biathlon.
Sur l’épreuve au Grand Bornand, trois membres de Extinction Rebellion Mont-Blanc se sont fait stopper par les forces de l’ordre peu avant leur entrée dans le champ des caméras.
Lors du 7,5 km sprint femmes, les trois activistes voulaient déployer une banderole «950m = neige artificielle No JO 2030» au bord de la piste.
Une couche de plus dans la polémique sur le Grand Bornand
Après les étapes finlandaises et autrichiennes, la planète biathlon avait rendez-vous ce week-end en Haute-Savoie au Grand Bornand malgré la pluie. Lors de la 2e journée d’épreuves, vendredi 20 décembre, le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie a stoppé les activistes juste avant leur irruption devant les caméras, leur banderole déjà à demi déployée.
L’une des militantes était chaudement vêtue de la combinaison des bénévoles des JO d’Albertville 1992, tandis qu’une autre était en maillot de bain et portait un écriteau « NO JO 2030 ». Par cette intervention potache devant les cameras sportives du monde entier, les activistes auraient souhaité afficher leur opposition à la tenue des Jeux Olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes françaises dans le contexte de réchauffement climatique et d’austérité budgétaire.
Dans un communiqué de presse, Extinction Rebellion explique le sens de son intervention :
Parmi les sites des JO 2030, le Grand Bornand accueillant le biathlon est un site décrié pour son altitude à 950m, obligeant la station à descendre la neige artificielle des pistes de ski alpin et la transporter en camion jusqu’au village pour aménager le stade Sylvie Becaert. Ces images de camion avaient déjà créé la polémique lors de la coupe du monde 2022, rebelote début décembre. Le débat a également été alimenté par la déclaration du maire d’Annecy le 7 décembre dernier de ne plus soutenir la
compétition, et ce malgré les efforts de la station pour baisser les émissions carbone des 4 jours de compétition attirant plus de 70 000 spectatrices et spectateurs, et qui avait généré 4455 tonnes de CO2 lors de la coupe du monde 2022.
Avant de partir en action, Lara une des porte-paroles du collectif No JO 2030, déclarait : «Le déni démocratique, économique et climatique de Wauquiez Barnier et Muselier ne fera pas taire l’opposition locale à ces JO d’hiver 2030 ! Plus personne n’en veut, Sapporo 2030 a été annulé à cause des scandales de corruption sur Tokyo 2020, et même les JO d’été de Brisbane 2032 font polémiques pour tous leurs dérapages financiers! Par dessus le marché, de la neige à 950m en 2030 ? Personne n’y croit à part des boomers mégalo. »
De la neige artificielle à partir d’eau de source pour compenser la manque de neige
Pour garantir l’enneigement, le Grand Bornand continue de développer ses « carrières à neige », également appelées snowfarming, des fosses bordées de canons à neige qui tournent dès que le thermomètre approche de 0°.
L’or blanc est ensuite stocké sous la sciure durant sept mois avant d’être remobilisé pour façonner le stade à la saison suivante. Au-delà des incertitudes sur un froid suffisant pour la production et conservation de neige artificielle, la tension sur la ressource en eau est de plus en plus forte, comme le rappelait l’association France Nature Environnement 74 dans son communiqué d’opposition aux JO2030. Depuis, une enquête de Blast a également révélé comment le Grand Bornand et de nombreuses autres stations haut-savoyardes pompent de l’eau en violation des arrêtés préfectoraux encadrant ces pompages. »
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La polémique n’est pas prête d’être étanchée !
Pour rappel sur les compétitions